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Michel-Ange
Buste par Daniele da Volterra.
Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni dit Michelangelo et en français Michel-Ange (né le 6 mars 1475 à Caprese, au nord d'Arezzo en Toscane - 18 février 1564 à Rome) est un peintre, un sculpteur, un poète et un architecte italien de la Renaissance.
Ses sculptures les plus connues incluent le tombeau de Jules II et notamment le Moïse et son David. Pour la peinture, on retient le plafond de la chapelle Sixtine, le Jugement dernier sur le mur de l’autel de la-dite chapelle, le Martyre de saint Pierre dans la Cappella Paolina du Vatican réalisée par Antonio da Sangallo le Jeune.
Son œuvre a une influence considérable sur ses contemporains, si bien que sa « manière » de peindre et de sculpter est abondamment reprise par les représentants de ce qu'on appellera le maniérisme, qui prospère dans la Renaissance tardive.
Il naît le 8 mars 1475 à Caprese, au nord d'Arezzo en Toscane de Francesca di Neri del Miniato di Siena, sa mère et Lodovico di Leonardo Buonarroti Simoni, son père, qui est magistrat et podestat de Caprese et Chiusi. La famille revient dans leur maison de Settignano près de Florence, après que le père ait fini sa charge de podestat. En 1481, il perd sa mère et il grandit ensuite chez une nourrice, femme et fille de tailleurs de pierre. Il ne retournera chez son père, qu'à l'âge de dix ans.
Allant contre les vœux de son père et de ses oncles, réfractaires à l'art, Michel-Ange, après avoir étudié auprès du grammairien Francesco da Urbino, choisit malgré tout, grâce à son ami Francesco Granacci, d’être l’apprenti de Domenico Ghirlandaio pour trois ans à partir de 1488. Il étudie les fresques de Santo Spirito et de Santa Maria del Carmine et en copiant les fresques de Masaccio, s'attire les jalousies autant par son habileté que par ses remarques, lesquelles envers le sculpteur Pietro Torrigiano lui font recevoir au visage, un coup de poing qui provoque une cassure au nez qui marquera à vie son visage.
Impressionné par son travail, Domenico le recommande au maître de Florence, Laurent de Médicis. De 1490 à 1492, Michel-Ange est élève à l’école de Laurent et est influencé par un milieu libre qui fait évoluer ses idées sur l’art et ses sentiments sur la sexualité.Il admire les collections de statues grecques antiques collectionnées par les Médicis, et il se promet de devenir un sculpteur. Il commence par copier un masuqe de faune et devant le résultat Laurent le récompense de cinq ducats par mois. Sur les conseils de Politien, Michel-Ange sculpte un bas-relief de la Bataille des centaures et la Vierge à l'escalier, qui reflètent sa grande admiration pour Donatello.
Il pratique l'étude du corps humain et l’anatomie à l'hôpital Santo Spirito de Florence vers 1490 (et ensuite à Rome vers 1540), collaborant à l'illustration d'un traité d'anatomie avec Realdo Colombo médecin et ami. Les corps de Michel-Ange sont plus soumis à l’art, qu'au respect strict de l'anatomie humaine (allongement du canon des figures et distorsions destinées à mettre en relief un trait moral).
Après la mort de Laurent en 1492, Pierre II de Médicis (plus jeune fils de Laurent et nouveau chef des Médicis) refuse d’être le mécène de Michel-Ange. C’est à cette époque que les idées de Savonarole deviennent populaires à Florence. Sous ces deux pressions, Michel-Ange décide de quitter Florence et s’installe durant trois ans à Bologne. Peu après, Raffaele Riario, cardinal en titre de San Giorgio al Velabro, lui demande de venir à Rome en 1496. Sous sa commandite et influencé par l’antiquité romaine, il réalise deux statues : Bacchus et la Pietà.
Le Tombeau de Michel-Ange à la Basilique Santa Croce de Florence.
Quatre ans plus tard, Michel-Ange retourne à Florence pour y créer son œuvre la plus célèbre, le David de marbre. Il peint également la Sainte famille à la tribune dite Tondo Doni.
Michel-Ange est de nouveau demandé à Rome en 1503 par le nouveau pape, Jules II qui le charge de réaliser son tombeau. Cependant, sous la direction de Jules II, Michel-Ange doit sans cesse interrompre son travail afin d’effectuer de nombreuses autres tâches. La plus célèbre d’entre elles est la peinture monumentale du plafond de la chapelle Sixtine qui lui prend quatre ans (1508-1512). À cause de ces interruptions, Michel-Ange travailla durant quarante ans sans achever la tombe.
En 1513, le pape Jules II meurt, et son successeur Léon X, un Médicis, demande à Michel-Ange de terminer la façade extérieure de l’église San Lorenzo de Florence et de l’orner de sculptures. Il accepte à contre-cœur en fait les plans mais est incapable d’accéder à cette demande : la façade d’église restera nue jusqu'à ce jour.
De retour à Florence, de 1519 à 1531, Michel-Ange réalise pour les Médicis la Sagrestia Nuova (sacristie neuve), une des Cappelle Medicee (chapelles Médicis)[1], où il sculpte notamment les tombeaux de Laurent et de Julien avant de laisser terminer l'ensemble par ses élèves (notamment Montorsoli). Durant le même séjour, la famille florentine lui commande la bibliothèque laurentienne, destinée à accueillir les livres de Laurent le Magnifique : débutée en 1524, elle est inachevée lors du départ de l'artiste et ne fut achevée qu'entre 1551 et 1571 par Ammanati.
En 1527, les citoyens de Florence, encouragés par le sac de Rome, renversent les Médicis et restaurent la république. Un siège de la ville suit, où Michel-Ange vient en aide à sa Florence bien-aimée en travaillant sur les fortifications de la ville, de 1528 à 1529. La ville chute en 1530 et le règne des Médicis est restauré.
En 1532, Michel-Ange revient à Rome après un séjour de plusieurs années à Florence — au cours duquel il avait pris parti contre le pape dans le conflit avec l'empereur Charles Quint — et Clément VII, lui ayant pardonné, lui demande de peindre les deux murs latéraux de la chapelle Sixtine. Il devait y représenter la Chute des anges rebelles et le Jugement dernier. Presque aussitôt, il se mit à l'étude pour réaliser ce projet démesuré. Clément VII étant mort (en 1534), il songeait à renoncer à ce travail pour reprendre le tombeau de Jules II, quand le pape Paul III s'y opposa et le nomma en 1535 architecte, peintre et sculpteur du Vatican. La fresque du Jugement dernier sur le mur d’autel fut seule exécutée et ne fut achevée qu'en 1541.
À partir de 1546, il est nommé architecte de la basilique Saint-Pierre. En 1561, le pape Pie IV lui confie la construction de la basilique Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs dans les thermes de Dioclétien, œuvre qu'il ne pourra mener à son terme.
Michel-Ange meurt à Rome le 18 février 1564 à l’âge de 89 ans. Sa vie est décrite dans Le Vite de Giorgio Vasari. Santi di Tito participa à la préparation de ses obsèques.
Le Jugement dernier, fresque murale de la Chapelle Sixtine
La bataille de Cascina (1504) (Palazzo Vecchio de Florence) (inachevé)
Dans la chapelle Sixtine 1508-1512 (plafond, mur d’autel) :
La Création d'Adam
Le Jugement dernier (1537-1541)
Le plafond de la Chapelle Sixtine du Vatican entièrement réalisé par Michel-Ange.
La Création d'Adam de la Chapelle Sixtine
Tableaux [modifier]
Mise au tombeau (v. 1500-1501) (National Gallery, Londres) (œuvre inachevée)
La Sainte Famille à la tribune dite Tondo Doni (1504) (Galerie de l'Académie de Florence)
Le Martyre de saint Pierre (vers 1546-1550) (chapelle Paolina du Vatican )
La conversion de Saint Paul (1542-1550) (chapelle Paolina du Vatican )
Sculptures [modifier]
David de Michel-Ange
La Vierge aux pieds (vers 1491) (Casa Buonarroti de Florence)
La Bataille des centaures et des Lapithes (vers 1492) (Casa Buonarroti de Florence)
Crucifix du couvent Santo Spirito (1492) (Casa Buonarroti de Florence)
Bacchus (Museo Nazionale del Bargello de Florence) (1496-1497)
La Pietà (1499) (Basilique Saint-Pierre de Rome)
David (la plus célèbre, 1501) (Galerie de l'Académie de Florence)
Tondo Pitti (vers 1504-1505) (Bargello de Florence)
La Vierge de Bruges (1504) (église Notre-Dame de Bruges)
Tondo Taddei (vers 1505-1506) (Royal Academy de Londres)
L’Esclave mourant (1513) (Musée du Louvre de Paris)
L’Esclave rebelle captif (1513) (Musée du Louvre de Paris)
Tombeau de Jules II (réalisée en six périodes : 1505, 1513, 1516, 1525–1526, 1532 et 1542)
Moïse (vers 1513–1515) (San Pietro in Vincoli de Rome)
L'esclave rebelle (1513–1516) (Musée du Louvre de Paris)
L'esclave mourrant (1513–1516) (Musée du Louvre de Paris)
Le génie de la victoire (vers 1532–1534) (Palazzo Vecchio de Florence)
Jeune esclave, Esclave barbu, L'esclave Atlas, L'esclave s'éveillant, (1513;1519-1535) (Galerie de l'Académie de Florence)
Rachael (1545)
Leah (1545)
Le Moïse de San Pietro (Basilique San Pietro in Vincoli de Rome)
Tombeau de Laurent de Médicis (1524-1531) (Chapelle Médicis de Florence)
Tombeau de Julien de Médicis (1526-1531) (Chapelle Médicis de Florence)
Le garçon accroupi (v 1534) (Musée de l'Hermitage de Saint-Pétersbourg)
Tombeau de Paul III (Basilique Saint-Pierre de Rome
Buste de Brutus (1539-1540) (Bargello de Florence)
La Pietà aux quatre figures (1550) (Musée dell'Opera del Duomo de Florence)
La Pietà Rondanini commencée en 1552 (Castello Sforzesco de Milan)
La Pietà de Palestrina (1553-1555) (Galerie de l'Académie de Florence)
Esthétique de l'inachevé [2]:
Quatre Esclaves, (Atlas, s'éveillant, barbu, jeune) émergeant chacun de leur bloc de marbre en statues inachevées, à la Galerie de l'Académie de Florence.
Architecture [modifier]
Projet du Tombeau du Pape Jules II en 1505 (ne sera jamais réalisé)
Nommé architecte de la Basilique Saint-Pierre de Rome en 1546, il en conduit le chantier et met en projet la construction du dôme en 1555.
Achèvement du Palais Farnèse en 1546.
Aménagement de la place du Capitole en 1538.
La porte Pia, ultime réalisation en 1564.
Nouvelle sacristie de St Lorenzo à Florence, tombeau des Médicis
Vittoria Colonna, dessin de Michel-Ange.
Dessins [modifier]
National Gallery of Art (Washington D.C.)
Musée du Louvre (Paris)
Musée Condé (Chantilly)
L’enlèvement de Ganymède (1533) (Fogg Art Museum, Cambridge)
La Sainte Famille (Getty Center, Los Angeles)
Galerie [modifier]
Cliquez sur une vignette pour l'agrandir.
Mise au tombeau, huile sur bois, 161 × 149 cm, National Gallery, Londres
Martyre de saint Pierre, chapelle Paolina du Vatican.
Tondo Doni Galerie de l'Académie
Pietà de Michelangelo Basilique Saint-Pierre du Vatican.
Esclave mourant de Michel-Ange
Bacchus de Michel-Ange
La Pieta aux quatre figures de Michel-Ange
Notes [modifier]
↑ avec la Cappella dei Principi (chapelle des Princes) édifiée au siècle suivant
↑ Voir à ce sujet les propos et les analyses de Delacroix
Voir aussi [modifier]
Bibliographie [modifier]
(fr) Charles de Tolnay, Michel-Ange, Flammarion, 1970, ASIN B0000DOG8H, 284 p.
(fr) Irving Stone, (Traduction : Janine Michel), La Vie ardente de Michel-Ange, Plon, 1983, (ISBN 2259010393), 474 p.
(fr) Lutz Heusinger, Michel-Ange, Philippe Sers, 1989, (ISBN 2904057404)
(fr) Marcel Brion, Michel-Ange, Albin Michel, 1995
(fr) Charles Sala, Michel-Ange : Sculpteur, peintre, architecte, Pierre Terrail, 2001, (ISBN 2879390893), 207 p.
(fr) Gilles Néret, Véronique Goarin, Catherine Scheck, Michel-Ange, Taschen, 2000, (ISBN 3822861774), 96 p.
(fr) Linda Murray, Michel-Ange, Thames & Hudson, 2003, (ISBN 2878110757), 215 p.
(fr) Paul Joannides, Véronique Goarin, Catherine Scheck, Michel-Ange : Elève et copiste (dessins italiens du musée du Louvre), Réunion des Musées Nationaux, 2003, (ISBN 2711840441), 480 p.
(es) Giulio Carlo Argan, Bruno Contardi, Michelangelo : Architect, Phaidon, 2004, (ISBN 1904313256), 388 p.
(fr) Enzo Noé Girardi, (Traduction : Adelin-Charles Fiorato), Poésies / Rime de Michel-Ange, Belles Lettres, 2004, (ISBN 2251730141), 245 p.
(fr) Giorgio Vasari, La Vie des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, réédition de la traduction française et édition commentée sous la direction d'André Chastel en 2 volumes, Actes Sud, 2005, (ISBN 2742757694), 3 952 p.
(de) Antonio Forcellino, Michelangelo, Siedler Verlag, 2006, (ISBN 3886808459)
(fr) Ascanio Condivi, Bernard Faguet, Vie de Michel-Ange, Flammarion, 2006, (ISBN 208213136X), 226 p.
(fr) Antonio Forcellino, (Traduction : Pierre-Emmanuel Dauzat), Michel-Ange : Une vie inquiète, Seuil, 2006, (ISBN 2020825813), 447 p.
Daniel Arasse : Chapitre Michel-Ange et l'index de Moïse dans Le sujet dans le tableau - Essais d'iconographie analytique, Flammarion (1997)
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